Article paru le 24/02/2022 dans Sud Ouest
Par Julien Lestage
Des jeunes du centre d’animation Bastide-Benauge ont travaillé le long de la craste de Pipeyrous. Un chantier de préservation des marais réalisé avec Surf Insertion et le syndicat des eaux du bassin-versant.
« Avec ce chantier, on aide la nature. C’est super cool ! C’est être un peu écolo. J’aime bien. » Sur un site difficilement accessible pour le grand public – des zones humides situées le long de la craste de Pipeyrous, en bordure du lac de Carcans-Hourtin – sept jeunes du centre d’animation Bastide-Benauge de Bordeaux ont passé la journée du mercredi 23 février en plein air. Le soleil et des températures douces étaient de la partie pour accompagner leur sortie de terrain.
Avec leur partenaire Surf Insertion, les adolescents sont venus réaliser des travaux pour le compte du Syndicat intercommunal d’aménagement des eaux du bassin-versant et étangs du littoral Girondin (Siaebvelg). Estelle Jadot, chargée de mission zones humides pour ce syndicat, y va de son explication.
« Notre bassin-versant couvre 13 communes pour une surface de 11 000 hectares. Nous sommes là pour assurer l’entretien des zones de marais en faisant en sorte que la végétation haute, comme le pin maritime, ne prenne pas le dessus. Cela passe par plusieurs modes de traitement. On procède notamment à des coupes sélectives de ligneux. C’est ce que nous faisons faire à ces jeunes venus de Bordeaux sur un périmètre bien défini. »
Un rôle d’éponge
En résumé, l’enjeu est le suivant. « Les marais jouent un rôle d’éponge et permettent de prévenir les inondations autour des lacs. Si on laisse la forêt s’étendre, on perd cette zone tampon si précieuse et aussi des zones humides qui se caractérisent par une biodiversité importante avec l’accueil de nombreuses espèces migratrices et nicheuses », relaie encore la chargée de mission Siaebvelg.
Évidemment, tous les chantiers ne sont pas traités de façon manuelle. Pour maintenir ces milieux ouverts, le pâturage est une option de plus en plus utilisée. En fonction des sites, des opérations plus lourdes peuvent aussi être engagées : des coupes mécaniques, du broyage et même la technique
du brûlage dirigé.
Du surf pour les vacances
En ce qui concerne les sept adolescents venus dans le Médoc, ils auront l’occasion de revenir sur le territoire au moment des beaux jours. David, leur animateur, revient sur le contrat. « Après quatre journées passées sur un chantier écocitoyen, on leur propose, en retour, de les aider financièrement à préparer un séjour de vacances durant lequel ils pourront faire du surf. Nous faisons tout cela avec notre autre partenaire, qui est l’association Surf Insertion. »
« Tu prends la vague, tu donnes à la nature »
« On utilise le surf comme un outil d’éducation, d’insertion et de lutte contre
les discriminations pour les jeunes des villes et des campagnes qui ne partent pas en vacances », lance Benoît Rambeau, plus connu sous le nom de « Ben Beach ». Ces chantiers en lien avec l’environnement, qui se déroulent en partenariat avec des collectivités et différents syndicats, permettent à l’association Surf Insertion, une structure agréée par la Fédération française de surf, de faire en sorte que les pratiques de glisse soient accessibles à tous. Benoît Rambeau, animateur au sein de cette association, en dit un peu plus sur la philosophie prônée sur le terrain.
« C’est le TPV – TDN ! Tu prends la vague, tu donnes à la nature. On ne peut pas se contenter de profiter de l’environnement sans une contrepartie. » Avec le « vecteur » surf, c’est aussi la possibilité de découvrir un territoire et de mettre un peu de « fun » dans une action qui demande de faire des efforts. Depuis 1997, date de création de l’association, ses missions connaissent un certain succès. Elles sont
soutenues par les pouvoirs publics.